Le bien-être au-delà des murs

S’il convient désormais de concevoir les immeubles en intégrant les enjeux de bien-être, de santé et d’épanouissement des utilisateurs, il y a lieu de prendre en considération de nombreux éléments au-delà des murs, de l’agencement et de l’organisation des espaces, ou encore du choix des matériaux. La possibilité d’exercer régulièrement une activité physique, l’accès à une alimentation saine et à de l’eau de qualité ou la vie en communauté, en lien avec l’environnement social proche, sont autant de facteurs d’épanouissement dont il faut tenir compte.

À l’échelle d’un bâtiment, les éléments contribuant au bien-être et à l’épanouissement des collaborateurs sont nombreux. Au cœur de cette série d’articles, nous avons déjà évoqué plusieurs d’entre eux, comme l’exigence d’un confort thermique et acoustique optimal des espaces de travail, l’importance de la qualité de l’air ou encore d’une bonne luminosité. Récemment, nous vous parlions du choix des matériaux et de la contribution des éléments naturels au confort individuel et à la réduction de la fatigue et du stress au travail.

Veiller au bien-être de ses collaborateurs, toutefois, ne se limite pas aux considérations matérielles ou techniques associées à un immeuble ou à une surface de bureau. La certification WELL, qui introduit de nouvelles normes relatives au bien-être des collaborateurs en entreprise, intègre d’autres enjeux clés qu’il nous semblait important d’évoquer au cœur de cet article.

Une alimentation saine, base d’une bonne énergie

Une bonne santé passe par une alimentation saine. Nos habitudes alimentaires sont influencées par de nombreux facteurs, personnels, culturels mais aussi environnementaux, en l’occurrence par les bâtiments et les lieux dans lesquels nous passons du temps. « Il est possible de soutenir le développement d’habitudes alimentaires saines à travers la façon dont on conçoit un immeuble, explique Julien L’Hoest, administrateur d’Energie et Environnement, bureau d’étude soutenant le développement responsable des organisations. Il s’agit notamment de prévoir des environnements dans lesquels on peut prendre le temps de bien manger, où l’on peut facilement accéder à des aliments et des boissons saines. Ces enjeux peuvent être intégrés au niveau de la conception d’un immeuble et à travers son exploitation, pour contribuer au bien-être des utilisateurs. » La norme WELL fait des enjeux alimentaires un point d’attention important pour le bien-être des collaborateurs. Prévoir des espaces de restauration agréables, confortables, apaisés, sélectionner l’exploitant d’une cantine ou d’un restaurant sur base de critères de qualité déterminés, mettre à disposition des fruits ou légumes, ou encore établir des campagnes de sensibilisation sur les bienfaits d’une bonne alimentation sont autant de pistes qui doivent être prises en compte dans une démarche de certification. « Une bonne alimentation contribue à réduire les risques pour la santé et, in fine, la productivité des collaborateurs. Elle participe à la bonne énergie des équipes », commente Julien L’Hoest.

La qualité de l’eau, un enjeu clé

En outre, s’il y a bien un élément dont nous avons particulièrement besoin, c’est de l’eau. Aussi, WELL a consacré un chapitre entier de son programme à la qualité de l’eau. La certification invite donc les gestionnaires d’un lieu à garantir un accès à une eau de qualité : des analyses laboratoires régulières sont requises afin de déterminer la turbidité de l’eau et d’identifier la présence de coliformes ou encore de polluants, et ce, afin de s’assurer que chacun pourra s’hydrater sainement selon ses besoins. L’eau, au-delà des besoins en hydratation, est un vecteur de contamination dont il faut tenir compte, en mettant notamment en place une politique de gestion de la qualité de l’eau par rapport au risque de légionelles.

Bien manger… et surtout bouger

L’un ne va généralement pas sans l’autre. Pour maintenir une bonne forme physique et mentale, au-delà d’une bonne alimentation, il est recommandé de bouger régulièrement. Un lieu qui veille au bien-être de ses utilisateurs, c’est donc logiquement un espace qui invite au mouvement et qui lutte contre la sédentarité des personnes. « À l’échelle d’un immeuble, encourager la pratique d’une activité physique peut s’envisager de bien des manières, explique Julien L’Hoest. Dans la conception du bâtiment, comme le précise le concept WELL, on peut organiser les espaces pour inviter à l’utilisation des escaliers plutôt que des ascenseurs, pour inciter les personnes à se déplacer pour se retrouver et échanger. Chaque station de travail peut être équipée pour permettre aux collaborateurs de travailler debout ou assis, selon les besoins. On peut également envisager des postes de travail dynamiques ». Un immeuble peut aussi intégrer un local vélo, un fitness permettant la pratique d’une activité physique, un vestiaire, pour offrir la possibilité aux collaborateurs de sortir courir et de reprendre le travail après une douche. Enfin, au-delà des installations, il est important de promouvoir l’importance d’une activité physique régulière, au service d’un meilleur épanouissement personnel et professionnel.

Faciliter la vie en communauté

Garantir le bien-être des collaborateurs implique de les considérer au-delà de leur statut de salariés, en prenant en compte leurs contraintes individuelles, associées par exemple à leur vie de famille ou encore à leur santé. « En cela aussi, la certification WELL envisage le bien-être au-delà des murs et des aspects techniques. Elle introduit la notion de communauté, invitant les développeurs, les propriétaires ou locataires d’un immeuble à intégrer au concept d’espace ou de lieu qu’ils proposent des enjeux sociaux et sociétaux, explique Julien L’Hoest. S’il s’agit de sensibiliser autour des aspects de santé et de bien-être, des aspects de sécurité des personnes associés à l’occupation d’un bâtiment, comme le promeuvent d’autres certifications, le concept va plus loin. Il considère des éléments comme la prise en compte de la satisfaction des utilisateurs, l’accès à des services de santé au départ du bâtiment. Les enjeux de diversité et d’inclusion, au niveau de l’organisation comme de la conception de l’immeuble (ne fût-ce que pour en garantir l’accès à chacun), sont aussi pris en considération. Pour des parents et plus particulièrement des jeunes parents, le référentiel tient compte de la flexibilité qui peut leur être accordée ou encore de la possibilité offerte à des collaborateurs de s’engager au service de causes civiques ou caritatives. »

La prise en compte de ces éléments doit servir de fondation à l’établissement d’une culture commune dans laquelle chacun peut s’épanouir en restant lui-même et où santé et bien-être sont des éléments capitaux.